Lettre 7
L’orthographe du document est respectée
"Le 13 septembre 1916,
Mon cher Gérard,
Je viens de recevoir ton aimable babille et suis heureux que tu est pû avoir une petite permission pour voir ton deuzième enfant. Quant a moi je suis toujours en prévention et compte passé Samedi en conseil. Je ne sais ce qu’ils font me faire, mais s’ils veulent me faire plaisir, ils n’ont qu’a me fusiller car j’en est assez de cette injustice. Je suis la victime d’un de mes chers lieutenant, mais si malheureusement après ma condamnation je suis victime d’une autre insolent comme celui-ci je ne sais trop a qui je irais car je suis a bout. En plus de cela ma mère est au lit, et je craints une issue fatale pour elle. C’est elle qui me retient quand elle n’existera plus, moi seule déciderait du reste, car la patience est à bout. J’aurais bien fait venir le député de chez nous qui est bon avocat et qui ne s’en serait que fait un plaisir, mais j’est peur que ma mère vienne à l’apprendre. Enfin si je suis condamné injustement je n’esiterai pas a le faire venir car ma vie civile pourrait être atteinte par l’injustice militaire. Enfin j’espère que tu as passer trois jours heureux et que toute ta famille est en bonne santé. Si tu me r’écrit pas avant samedi voila mon adresse : Prévoté de 12e division Section Postale C° 33e. Quand a la vie militaire tu as une idée si je veux rester au régiment je ne peux te dire ce que j’en pense sur cette carte du régiment mais mon vieux avoir enduré ce que j’est enduré pendant trois mois a cause d’une manille tu doit savoir ce que j’en pense. N’as tu plus eu des nouvelles de Chabal et de Rouzey, sont-ils bien été tué ? Je te serre une cordiale poignée de mains et t’envoi mes meilleurs souvenirs pour ta famille.
Ton Poteau, Gabriel C."